- Différents stéréotypes racistes véhiculés à travers les chansons coloniales
- Exemple de "Nénufar"d'Alibert
+ Qu'est-ce que l'exposition coloniale de 1931 ?
- Exemple de "Moi tout faire pour te plaire" de Simone Simon
Écouter la chanson d'Alibert.
Écouter la chanson de Simone Simon.
Chansons retrouvées dans l'album "Chansons coloniales & exotiques"(accès aux chansons ici).
En cas de problèmes :
Écouter un extrait de "Nénufar" d'Alibert.
Écouter un extrait de "Moi tout faire pour te plaire" de Simone Simon - Exemple de "Nénufar"d'Alibert
I- UN IMAGINAIRE COLLECTIF FRANÇAIS, IMPRÉGNÉ DE STÉRÉOTYPES RACISTES, AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE.
"Nénufar" d'Alibert. Marche Officielle de l'Exposition Coloniale en 1931
Quittant son pays,
Un p'tit négro
Vint jusqu'à Paris
Voir l'exposition coloniale
C'était Nénufar
Un joyeux lascar
Pour être élégant
C'est aux pieds qu'il mettait ses gants
Refrain:
Nénufar
T'as du r'tard
mais t'es un p'tit rigolard
T'es nu comme un vers
Tu as le nez en l'air
et les ch'veux en paille de fer
Nénufar
T'as du r'tard
T'as fait la conquête des Parisiennes
T'es leur fétiche
Et tu leur portes veine !
Faut pas croire toujours
c'que Nénufar raconte
Ainsi l'autre jour
Il m'a dit
Quand je fais mes comptes
A la craie j'écris
Sur l'dos d'ma chérie
Et d'un coup d'torchon
Après j'efface les additions
Refrain
Un jour Nénufar
Entra dans une grande parfumerie
Il voulait des fards
Pour sa p'tite amie
Donnez-moi qu'il dit
Du rouge en étui
J'en veux trente kilos
Car c'est une négresse à plateaux
Refrain
...
T'as fais la conquête des Parisiennes
T'es leur fétiche
Et tu leur portes veine !
Figure 1:

A travers Nénufar, l'auteur fait clairement comprendre que les noirs ne sont d'ordinaire pas très intelligents ni civilisés, et que de ce fait, ils ne savent pas s'habiller. Le noir est aussi souvent vu comme quelqu'un de continuellement joyeux: «t'es un p'tit rigolard».
D'après la chanson, les noirs, toujours représentés par Nénufar, ne seraient pas des personnes fiables, qui racontent souvent des choses inintelligentes: «Faut pas croire toujours Tout c'que Nénufar raconte».
Figure 1 : Spectacle ethnographique à Paris en 1892
(autre exemple similaire à l'exposition coloniale en 1931)
Figure 2: "Portrait d'un jeune homme noir",
de Maurice Quentin de La Tour,
Musée des Beaux-arts d'Orléans.
Qu'est-ce que l'exposition coloniale de 1931, à Vincennes ?
L'exposition coloniale internationale fut présentée en 1931, sur le site du bois de Vincennes, à la porte Dorée à Paris. Inaugurée le 6 mai 1931 par le premier ministre de la IIIe République, Paul Reynaud, et dirigée par le maréchal Hubert Lyautey, l'exposition coloniale avait pour but de prouver le bien-fondé des conquêtes des colonies, qui se sont étendues en Afrique Noire, à Madagascar, en Afrique du Nord, en Indochine, en Syrie et au Liban. L'exposition coloniale, où des familles noires étaient enfermées dans des cages fut ouverte principalement pour assouvir la curiosité des français.
L'inauguration se déroule en présence de milliers de figurants : danseuses annamites, familles d'artisans africains dans un village reconstitué, cavaliers arabes... Ce succès populaire accueille jusqu'à 300.000 visiteurs par jour, assuré par des spectacles tous différents et exotiques, réalisés par des indigènes amenés des colonies mêmes. D'autres tiennent des boutiques de souvenirs, ou exercent leur métier sur place, à la vue des visiteurs.
"Moi tout faire pour te plaire", Simone Simon, 1934.

" Moi tout faire pour te plaire ...toujours
La cuisine, la vaisselle ...l'amour "
Moi savoir repasser plein de mouchoirs
Et chasser et pousser les idées noires.
Moi faire bons petits plats
Retourner matelas...
Moi savoir taper tapis
Moi savoir bien cracher sur chaussures
Moi bien faire la tambouille
Les chatteries, les chatouilles
Les parquets, les bafouilles.
Moi avoir petits mollets pas laids
Et beaux ptits macarons tout ronds
Moi chanter la chansonnette
Souffler dans clarinette
Et claquer castagnettes.
Refrain
La chanson " Moi tout faire pour te plaire " a été interprétée par la chanteuse et actrice Simone Simon. Elle est née à Marseille le 23 avril 1911 et est morte Paris en 2005. Nous savons que celle-ci a vécu à Madagascar durant sa jeunesse en compagnie de sa mère et de son beau père. Cette expérience en ce pays d'Afrique à l'époque des colonies françaises a sûrement été une source d'inspiration dans la réalisation de la chanson qui date de 1934.
Cette chanson est tout comme la précédente un "concentré de stéréotypes" concernant les Noirs. Effectivement, elle présente un homme africain au service d'une femme blanche, qui parle mal le français, comme le montre le titre de la chanson ainsi que son couplet entre guillemets:
"Moi tout faire pour te plaire... toujours
La cuisine, la vaisselle ... l 'amour".
Ces guillemets sont ici afin de préciser et de souligner que ces paroles que reprend la chanteuse proviennent de quelqu'un d'autre, ici, il s'agit d'un homme africain.
Ces paroles montrent que l'homme est heureux d'être au service de cette femme. Tout au long de la chanson la chanteuse vante à travers son personnage, les qualités de cuisinier, de musicien et même d'amant. Amant, car à l'époque les hommes noirs avaient la réputation d'être de bons amants, ils faisaient office de prostitués, ils étaient heureux et fiers de l'être comme le montre les phrases:
"Moi faire bons petits plats
Retourner matelas..."
"Moi bien faire la tambouille
Les chatteries, les chatouilles". Cela était valorisant pour eux de coucher avec des femmes blanches.
L'homme africain se présente aussi comme un bon musicien "Moi chanter la chansonnette", "Souffler dans clarinette", "Et claquer castagnettes". L'homme noir, qui vante ici ses qualités de musicien, sait, d'après lui, chanter, danser et jouer d'instruments telle que la clarinette. Nous savons qu'à cette époque, il y a plusieurs spectacles de chanteurs noirs en France, notamment d'Afro-américains avec la Revue Nègre où sont présent des artistes tel que Joséphine Baker et Sidney Bechet. Ce type de spectacle arrive parallèlement au Jazz en France.
L'homme noir est présenté comme quelqu'un d'idiot, toujours heureux et qui est capable de faire "chasser les idées noires". C'est un objet de rire pour ces maîtres. De plus il semble sans connaissances, ni intelligence.
Cette chanson présente plusieurs stéréotypes du noir mais de façon différente de la première chanson puisque ici Simone Simon interprète la chanson en imitant un homme africain , elle le fait en imitant son langage de façon très caricaturale. Le contenu de cette chanson vante de façon parodique les talents des domestiques noirs de l'époque car ils semblent savoir tout faire avec plaisir, c'est en quelque sorte une publicité.
La chanson est extraite de l'Opérette " Toi c'est moi"de Moîse Simons.
"Le singe", de A.Willette, l'Assiette au beurre - Octobre 1902
Par ce journal, on se rend compte que même dans les milieux de gauche aisés, le racisme est constamment présent à cette époque.
Cette image fait partie des nombreuses illustrations de ce journal, mettant en œuvres, toutes formes de racismes. Ici, c'est la moquerie du noir devant un blanc qui est la plus valorisée. Du côté de "la race noire", la cruauté et la sauvagerie sont les principaux thèmes qui ressortent de l'image. Tandis que du côté de "la race blanche", ceci n'est que divertissement. Rien ne semble les choquer, cette scène leur paraît normale et habituelle. Une scène qui se passe ...
Voici une description détaillée de l'image.
En premier plan, deux hommes noirs. L'un est nu, couché et attaché sur le sol exprimant un air de souffrance. Il est battu par l'autre homme qui lui, est uniquement vêtu d'une courte jupe et qui est soit contraint de le frapper, soit représenté comme quelqu'un sans pitié. L'objet utilisé par ce dernier est un fouet qui représente la première lettre ("S") du mot "singe". Ce mot ancré dans cette image est à première vue une touche de racisme parce qu'elle désigne l'homme couché. Elle est renforcée par la présence d'une famille blanche qui observe la scène avec nonchalance. D'ailleurs, l'enfant n'a même pas l'air choqué, comme si la situation était tout à fait normale et habituelle. En effet, cette scène violente semble être effectuée pour divertir la race blanche.
Cette image choquante, nous montre à quel point les colonisés noirs étaient mal traités et qu'ils n'étaient considérés que comme des animaux sauvages dans la société française.
Des différences de races, qui explique le fait d'une supériorité chez les hommes blancs, et d'une infériorité chez les hommes exploités qui sont de couleur noire.
Publicité "Banania", à partir du 31 août 1914
- la banane, introduite en Europe depuis deux décennies
- le chocolat, d'Afrique noire. C'est le dessinateur Giocomo de Andreis qui dessine alors ce personnage qui deviendra l'emblème de la marque. C'est seulement en 1915 que l'on adopte le symbole du tirailleur sénégalais, dans le contexte de la Guerre Mondiale. Lardet dit proposer avec Banania « pour nos soldats la nourriture abondante qui se conserve sous le moindre volume possible ». Il envoie également 14 wagons de Banania pour leur donner "force et vigueur". La marque Banania participe également à l'exposition coloniale internationale de 1931. C'est alors que le slogan "y'a bon Banania" et le "tirailleur sénégalais" deviennent les références de cette marque. On vend 1400 tonnes de Banania chaque année en France.
La Seconde Guerre Mondiale ne freine pas pour autant le développement de la marque.

On y voit un homme noir, tenant une tasse de ce chocolat. Il porte un chapeau rouge de la tenue traditionnelle des tirailleurs sénégalais. Il est assis sur une boite sur laquelle est vantée la marque "Banania". En bas de cette boite, on peut voir l'inscription "Courbevoie". Il y a aussi l'inscription "Y'a bon" qui est écrite en rouge, en bas de la publicité. Le tirailleur sénégalais est représenté comme quelqu'un de joyeux. Il est habillé de façon traditionnelle pour la guerre.
L'inscription "Y'a bon" est là pour souligner le fait que c'est de cette façon que le noir parle, et que donc il s'exprime mal: présenter cette faute de langage rend le noir idiot. Sur cette image, le tirailleur sénégalais est montré souriant car à l'époque, on considérait les noirs comme bêtes et niais voire toujours heureux. La boite sur laquelle il est assis porte l'inscription "Courbevoie" car c'est l'usine dans laquelle, le café "Banania" est fabriqué. On a choisi un homme sénégalais pour représenter la marque "Banania" car, à l'époque, soit au début du XXe siècle, la colonisation attire fortement la curiosité des sociétés occidentales. En effet, comme on peut le constater, la démonstration des populations colonisés ou de couleur a été plutôt favorable aux ventes de ce café, qui sont très fortes. Le fait de réunir produit européen/produit africain a permis aux occidentaux de découvrir un nouveau produit. Le fait de représenter un noir de façon souriante, peut donner l'impression, après analyse, que la publicité essaye de rabaisser le noir, car nous retrouvons ici certains stéréotypes attribués aux noirs, tel que son grand sourire.
Cependant, s'il est utilisé ici pour représenter une marque populaire, c'est pour l'élever au rang de "bon nègre", sympathique, innocent et courageux car il a fait la guerre aux côtés des Français. La publicité à travers ces célèbres affiches va vulgariser cette image du noir et donc diverger de l'image bestiale, monstrueuse et caricaturale qu'on associait aux noirs en ces temps.
II- DIFFUSION D'UNE NOUVELLE CULTURE EMANANT DE L'EVEIL DE LA CURIOSITE D'ARTISTES.
- Des peintures françaises montrant une nouvelle image des colonisés.
- Le surréalisme
- Grâce à l'imagination de Rousseau et son œuvre "Le rêve".
+ commentaire sur Henri Rousseau et définition de "peintre naïf"
- Rousseau et son œuvre "La cascade"
- Le surréalisme
Le surréalisme.
Ce mouvement dont appartient Henri Rousseau, est à l'origine de peintures réhabilitant l'image de l'Homme noir. Effectivement les peintres appartenant à ce mouvement vont diffuser une nouvelle culture émanant de leur imagination. La colonisation, l'Afrique et ces habitants suscitent la curiosité de tous à l'époque.
En effet une grande partie des Français à cette époque ne connaissaient rien ou presque rien de ce continent et de sa populations si ce n'est les images caricaturales que diffusaient les médias de l'époque. L'accouplement de la curiosité à l'imagination des peintres de l'époque va être source de nombreuses peintures tel celle ci dessous.
Une réhabilitation de l'image des colonisés grâce à l'imagination de Rousseau
Henri Julien Félix Rousseau est né le 21 mai 1844 à Laval et est décédé le 2 septembre 1910 à Paris, touché par la gangrène. Ce peintre français autodidacte, adepte du spiritisme est persuadé que ce sont les esprits qui guident son pinceau. Il commence a exposer certaines de ses œuvres au Salon des Indépendants en 1886, ce qui lui permet ensuite, au fil des années, d'accroître sa notoriété. En 1891, il y présente son premier « tableau de jungle » qui, comme les tableaux suivants, est peint avec ce que Henri Rousseau connaît de l'exotisme et ce qu'il connaît des faits de son époque. Pourtant, ce peintre généralement considéré comme un peintre naïf, n'a jamais quitté Paris. Ses œuvres comme « Le rêve », « Combat de tigre et buffle », sont alors tout juste sorties de son imagination, et de ce qu'il sait de la jungle et de l'exotisme.
Pourquoi le "Douanier Rousseau" ? : C'est son ami, Alfred Jarry qui donnera le surnom de "Douanier" à Rousseau, après qu'il soit entré après la guerre à l'Octroi de Paris, un organisme qui perçoit les taxes de marchandises entrant à Paris, comme gardien des contrôles et des circulations du vin et de l'alcool.
Un peintre naïf prône un style figuratif qui se caractérise par le souci des détails, un emploi des couleurs vives et une représentation « ingénue » des sujets populaires comme les paysages campagnards, les animaux domestiques ou sauvages. Les œuvres de ces artistes pour la plupart autodidactes comme Henri Rousseau, sont en décalage avec les courants artistiques de leur temps, soit par maladresse, soit parce qu'ils en ignorent tout.
Sources:
Sur Wikipédia.
Sur les pages persos orange.

Par l'art, l'Afrique, les colonisés noirs, ont été valorisés. Bien que Henri Rousseau n'ai jamais mis les pieds en Afrique, il en a un avis particulièrement coloré, exotique. Sa vision de l'Afrique ne reste qu'un bout de son imagination et de ce qu'il connaît de ce continent, mais il en offre une belle image.
Visiblement, il imagine une belle femme nonchalamment installée à écouter un musicien noir. Les animaux seraient en harmonie avec les humains car il n'y a aucune trace d'agressivité dans ce tableau. Il s'est entièrement basé sur des photographies, pendant la colonisation, pour reconstituer l'environnement des pays chauds d'Afrique.
Le nom de son œuvre, "Le rêve" est révélateur car il montre une vision vague de l'Afrique. Il laisse à ceux qui regardent le tableau d'imaginer encore plus que ce qu'ils voient, d'imaginer à leur gré, parce qu'un rêve n'a pas de limites.
Bien que le tableau ne montre pas exactement les paysages d'Afrique, cette vision positive des pays chauds des colonies permet de casser les idées racistes, qui sont véhiculées à travers d'autres formes de communication avec la société française. Cela peut donner aux français l'envie de découvrir le continent, de reconsidérer les populations qui y vivent et de ne plus les voir comme une race inférieure.
Le Douanier Rousseau et "La cascade".

Ces personnages et ces animaux semblent, encore ici, être en totale harmonie dans un environnement paradisiaque, digne des contes de fées. C'est une représentation qui diffère de l'image péjorative attribuée au continent Africain et ses populations, dans le sens où cette œuvre ne présente pas des stéréotypes racistes de l'époque.
Joséphine BAKER
Joséphine BAKER de son vrai nom Freda Joséphine Mac Donald est née le 3 juin 1906 à Saint-Louis, situé dans l'état du Missouri, aux Etats-Unis. D'origine métissée afro-américaine et Amérindienne, elle est la fille de Carrie Mac Donald et d'Eddie Carson.
Après avoir quitté le foyer familial et être devenue serveuse, elle se maria avec Willie Wells, à l'âge de 13 ans. Elle se joignit ensuite à un groupe de musiciens de rue, le Jones Family Band. Un jour que jouait une troupe à Saint Louis, les Dixie Steppers, le directeur engagea les Jones pour combler le vide de l'entracte. C'est ainsi que Josephine parut pour la première fois sur une scène. Jugée trop mince pour paraître aux côtés des autres danseuses, elle fut engagée en tant qu'habilleuse.
C'est au moment où leur tournée s'arrête à Philadelphie que Joséphine fait la rencontre de Willie Baker, qu'elle épouse en 1921.
Déçue de ne pouvoir être assez reconnu à cause de son jeune âge (15 ans), elle décida de retourner à New York, où elle se fit à nouveau engager au titre d'habilleuse, mais pour la revue "Shuffle Along".
Elle ne tarda pas à se faire connaître, Sissle et Blake les créateurs des spectacles "Shuffle Along" prirent Joséphine sous leur ailes. Désormais, elle était reconnue comme artiste.
Caroline Dudley, une Américaine qui passait son temps à parcourir le monde, recherchait une étoile féminine car elle eut l'idée d'emmener à Paris une revue noire. Après plusieurs recherche à travers les Etats-Unis, elle trouva et tomba sous le charme de Joséphine Baker. Elle décida qu'elle partirait alors à Paris, même si ce serait difficile de quitter l'Amérique et le monde noir dans lequel elle a grandi...
Le 2 octobre 1925, elle passe en première partie dans la Revue Nègre au Théâtre des Champs-Élysées. Vêtue d'un simple pagne de bananes, elle danse avec une furie suggestive sur un rythme de charleston— une musique alors encore inconnue en Europe— l'interprétation d'un tableau baptisé La Danse sauvage. Le scandale fait rapidement place à l'engouement général la danseuse américaine fit donc adoptée par le large public français.
C'est en 1937 qu'elle obtient alors la nationalité française.
Elle utilisera donc sa popularité pour lutter contre le racisme et pour l'émancipation des noirs, en particulier en soutenant le Civil Rights Movement de Martin Luther King.
Joséphine Baker est la première star venue d'ailleurs, de peau noire qui plus est, à être célébrée en France. Afro-américaine, elle devient le symbole du bon colonisé.
En effet, Joséphine Baker obtient un énorme tube avec "J'ai deux amours" en 1931, année de l'Exposition coloniale de Vincennes. On constate qu'il y a un contraste: c'est-à-dire que d'un côté il y a l'Exposition coloniale, dans laquelle on y trouve des noirs enfermés dans des cages et considérés comme des animaux et de l'autre côté, on a une star afro-américaine qui a de plus en plus de succès en France.
Se produisant à travers le monde et élevée au rang de vedette internationale, elle s'engagea dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Ces deux gestes confirmeront sont talent et sa générosité. Plus qu'une star, c'est une véritable légende !
Elle a permis de modifié l'image qu'avaient les occidentaux des colonisés car jamais ces derniers n'auraient pensé qu'une personne noir pouvait avoir un tel talent. Selon eux les noirs n'étaient bons à rien, seulement bête. Mais en voyant Joséphine Baker, avec un telle passion pour son métier, ils ont pu effacer de leur pensée que les noirs n'étaient que des bons à rien. Cela leur a permis de revaloriser le noir qui était alors considéré comme une bête sauvage et de pouvoir le considéré comme un homme. Même si en effet, ceci s'est mis en place durant plusieurs années avant que la majorité des blancs puissent accepter cette idée.
Joséphine Baker a donc permis à l'élévation des mentalités, de la France en particulier. Ce qui a eu un très bon impact pour les colonisés à qui avant, on ne prêtait aucune attention, et que l'on considérait comme inférieurs, sont désormais devenu des hommes aux yeux des français.
Extrait de la Revue Nègre: La danse de la banane
Écouter "J'ai deux amours"
Sources:
Wikipédia
jobaker.ifrance.com
Alioune DIOP

En fondant, la revue Présence Africaine, Alioune DIOP a joué un rôle de premier plan dans l’émancipation des cultures africaines.
Après ses études, il devient professeur, chargé des cours à l’Ecole Coloniale. Il est ensuite nommé chef du cabinet du Gouverneur général de l’Afrique occidentale française. Il devient membre du groupe socialiste et il siège à la Commission de la France d’outre mer, et à celle de la presse. Il fait aussi l’expérience de plusieurs activités professionnelles, tour à tour enseignant, fonctionnaire de l’AOF et sénateur de la Ive République française. Cependant, c’est surtout à travers ses talents d’animateur culturel, d’organisateur, de fédérateur qu’il trouve sa voie.
La revue de presse Présence Africaine est fondée en 1947, dont il propose le titre. Il réunira par la suite d’un Congrès de nombreux écrivains, artistes et intellectuels noirs venant de plusieurs pays. Ces derniers sont soutenus par des écrivains et artistes du monde entier, et militent tous pour l’émancipation des cultures africaines, et en faveur de la décolonisation.
A la mort d’Alioune Diop, son ami Léopold Sédar Senghor lui rend hommage en le désignant comme un « Socrate noir ». Et c'est en 1995 qu'un prix d'édition africaine à été créé en son nom par l'Organisation internationale de la francophonie.
La revue Présence Africaine est fondée à Paris, en 1947 par l'intellectuel sénégalais Alioune Diop (1910-1980) avec les objectifs suivants :
- publier des études sur la culture et la civilisation africaine;
- publier des textes africains;
- passer en revue des œuvres d'art ou de pensée concernant le monde noir.
Pour sa revue, Alioune Diop fonde un comité de rédaction essentiellement constitué d'intellectuels étrangers, dont des africains, ainsi que des antillais et des malgaches. Il rassemble également un comité de soutiens européens prestigieux dont Jean-Paul Sartre, André Gide, Emmanuel Maunier ou encore, Richard Wright.
En 1955, Alioune Diop dit : "Tous les articles seront publiés sous réserve que leur tenue s'y prête, qu'ils concernent l'Afrique, qu'ils ne trahissent ni notre volonté antiraciste, anticolonialiste, ni notre solidarité des peuples colonisés." Autrement dit, Alioune Diop définie une ligne éditoriale pour rappeler qu'il ne dirige cette revue qu'en faisant respecter chacune des valeurs de ses objectifs.
En 1949, il fonde une maison d'édition, ouvre en 1962 une librairie, organise le premier Congrès des artistes et écrivains noirs à Paris en 1956, un second congrès à Rome en 1959 et participe activement à l'organisation du premier Festival des arts nègres de Dakar en 1966.
Présence Africaine, fut une tribune, un réseau et un mouvement permettant aux différents courants d'idées liés aux "mondes noirs", de s'exprimer pendant la colonisation puis au début des indépendances.
A la mort d'Alioune Diop, c'est sa femme, Christiane Diop qui reprend la direction de la revue en 1980.
Sources:
Notes prises lors de notre visite au musée du Quai Branly.
- Representation-du-noir-TPE
- Fontenay sous bois, France
- Lycée Pablo Picasso.