"Le singe", de A.Willette, l'Assiette au beurre - Octobre 1902

L'Assiette au beurre était un journal illustré français, créé par Samuel Schwarz en 1902, un juif hongrois naturalisé français. Lorsqu'il fit faillite, le journal fut repris par de Joncières jusqu'en 1912. Les dessinateurs, anarchistes généralement, avaient pour but de se moquer des autorités, des riches, des militaires, des policiers, des curés, des francs-maçons, à travers la caricature. Les thèmes traités dans l'Assiette au beurre étaient les questions politiques, avec des dessins anti-juifs, anti-anglais, antimaçonniques, anti-allemands, les sujets de société comme la peine de mort, la traite des enfants, ou encore des sujets de la vie quotidienne. Chaque numéro contenait 16 dessins accompagnés de textes brefs. Le journal était surtout adressé à la classe des bourgeois aisés de gauche, qui non seulement avaient l'argent pour le lire, mais qui aussi partageaient les idées de la revue hebdomadaire jusqu'en 1910, avant de les récuser, à partir de la première guerre mondiale. Les ouvriers et les gens modestes ne pouvaient pas se le procurer.
Par ce journal, on se rend compte que même dans les milieux de gauche aisés, le racisme est constamment présent à cette époque.

a) Une opposition entre deux différentes races, mise en avant par une image publicitaire.

Le singe, L'Assiette au Beurre, par Willette - 1902.

Cette image fait partie des nombreuses illustrations de ce journal, mettant en œuvres, toutes formes de racismes. Ici, c'est la moquerie du noir devant un blanc qui est la plus valorisée. Du côté de "la race noire", la cruauté et la sauvagerie sont les principaux thèmes qui ressortent de l'image. Tandis que du côté de "la race blanche", ceci n'est que divertissement. Rien ne semble les choquer, cette scène leur paraît normale et habituelle. Une scène qui se passe ...

Voici une description détaillée de l'image.
En premier plan, deux hommes noirs. L'un est nu, couché et attaché sur le sol exprimant un air de souffrance. Il est battu par l'autre homme qui lui, est uniquement vêtu d'une courte jupe et qui est soit contraint de le frapper, soit représenté comme quelqu'un sans pitié. L'objet utilisé par ce dernier est un fouet qui représente la première lettre ("S") du mot "singe". Ce mot ancré dans cette image est à première vue une touche de racisme parce qu'elle désigne l'homme couché. Elle est renforcée par la présence d'une famille blanche qui observe la scène avec nonchalance. D'ailleurs, l'enfant n'a même pas l'air choqué, comme si la situation était tout à fait normale et habituelle. En effet, cette scène violente semble être effectuée pour divertir la race blanche.
Cette image choquante, nous montre à quel point les colonisés noirs étaient mal traités et qu'ils n'étaient considérés que comme des animaux sauvages dans la société française.
Des différences de races, qui explique le fait d'une supériorité chez les hommes blancs, et d'une infériorité chez les hommes exploités qui sont de couleur noire.